Ça fait un peu plus d’un an que je suis devenue végétarienne, presque du jour au lendemain, alors pour fêter ça j’ai eu envie de vous partager mon expérience, question de démystifier un peu ce mode de vie qui gagne en popularité.
C’est clair que changer son alimentation peut en intimider plusieurs; on grandit presque tous avec l’idée qu’on a besoin de viande pour être en santé. Combien de fois est-ce qu’on m’a dit « ben là, tu peux pas arrêter de manger de la viande, ça te prend des protéines ». Les mythes sont tenaces, mais en faisant quelques recherches, on peut vite départir le vrai du faux.
Je ne savais pas à quoi m’attendre au départ, ni où ça allait me mener. Pour tout vous dire, un an plus tard, je suis en pleine forme et plus motivée que jamais à poursuivre dans la voie que je me suis tracée.
Quand on choisit le végétarisme, il faut d’ailleurs être prêt à se faire poser toutes sortes de questions, certaines agréables, certaines moins, j’vous mentirai pas. Dans mon cas, c’est pas bien compliqué; je suis convaincue du bien-fondé de mon choix et j’ai des arguments forts et solides en conséquence. J’ai pris cette décision pour moi, en fonction de mes valeurs, et je suis toujours ouverte à en discuter, sans sermonner quiconque, mais plutôt en expliquant certaines réalités bien cachées (ou évitées) à ceux et celles intéressés ou curieux.
Voici trois raisons pour lesquelles être végétarienne me remplit de joie :
1 – Des animaux heureux
Pour ma part, j’ai tout d’abord fait le saut vers le végétarisme pour protester contre le traitement infligé aux animaux. Les fermes de village ont malheureusement cédé leur place à une industrie qui fait passer les profits loin devant le bien-être des bêtes et des employés. Après m’être renseignée à fond sur le sujet, en me tapant tout un tas de documentaires et d’articles et en jasant avec des travailleurs en abattoir, impossible de simplement fermer les yeux. J’ai donc sciemment choisi de faire partie de la solution et de changer mes habitudes de consommation.
On a beau se distancer de la maltraitance en laissant d’autres faire le sale boulot, on y contribue tout de même. Il y a d’ailleurs une certaine part d’hypocrisie quand on pense que la plupart des gens n’auraient pas le cœur ni le courage de tuer une bête eux-mêmes. Notez que j’exclus ici les cas d’apocalypse où il s’agirait d’une question de survie.
2 – Un corps sain dans un esprit sain
On veut tous être en bonne santé non? Il est donc bien normal et selon moi impératif de se poser quelques questions avant d’opter pour le végétarisme. Au cours de mes recherches, j’ai découvert à quel point adopter un mode de vie végé peut être bénéfique pour la santé : baisse de cholestérol, hausse d’énergie, diminution des cas de cancers, etc.
Je me suis aussi mise à faire plus attention à ce que je mange, question de ne manquer de rien. Résultat? J’ai perdu quelques livres et j’ai beaucoup plus d’énergie qu’avant. En plus, les bienfaits psychologiques qu’on récolte en agissant selon ses valeurs s’avèrent un aspect insoupçonné et non négligeable d’un mode de vie dit « sans cruauté », ce sentiment réconfortant de savoir qu’on fait une différence, qu’on a une voix et qu’elle compte.
3 – Une planète en santé
Avec le temps j’ai réalisé cette triste vérité, soit l’impact environnemental indéniable de l’industrie de la viande : quantité importante de gaz à effet de serre, déforestation et délocalisation de populations, contamination de nos cours d’eau, gaspillage de ressources, la liste est longue.
Des milliers et des milliers d’hectares, un nombre toujours en hausse, sont réservés à la culture de céréales destinées à nourrir des bêtes qui seront à leur tour transformées et mangées, nourrissant ultimement 1/10 des gens qu’auraient pu nourrir ces mêmes céréales. Au rythme auquel la population mondiale augmente (au cours des 200 dernières années, on est passé de 1 à 7 milliards d’humains!!), la Terre ne pourra continuer à supporter de telles pratiques. Ce ne sont pas les ressources qui manquent, c’est plutôt leur gestion et leur distribution qui sont gravement déficientes.
Sans nécessairement abolir la viande de son alimentation, déjà en limiter sa consommation à une ou deux fois semaine aide à contribuer à la solution bien plus que vous ne le pensez. Que ce soit végétarisme, flexitarisme, végétalisme, crudivorisme, n’oublions pas qu’il ne s’agit que d’étiquettes; l’important c’est qu’on comprenne les enjeux et qu’on tende vers la bonne direction, tous ensemble, en faisant ce qu’on peut individuellement. Et ne laissez surtout pas personne vous faire accroire que ça ne fait pas de différence. Ça en fait réellement une. Une personne à la fois.
Mes trucs pour manger végé en dehors de chez moi
À la maison c’est facile : suffit de se préparer un menu, de faire les courses et voilà. Chez nous, on n’achète même plus de lait ni de beurre, et on réserve le fromage et les œufs (achetés au marché idéalement) pour les occasions spéciales. Je suis déterminée à ne plus manger de viande, et je n’ai pas eu de difficulté à changer mon alimentation. Je n’ai pas eu de gros craving de steak ou de poulet rôti. Tout se passe dans la tête et vous découvrirez vite que pratiquement tout, même la plupart du junk food comme la poutine, se végétarise ou se véganise même.
Au début, ça m’est arrivé de trouver ça un peu difficile quand j’étais invitée à souper. J’étais mal à l’aise « d’imposer » mon mode de vie aux autres. Mais pour vrai, non seulement manger végétarien c’est loin d’être sorcier, j’ai été heureuse de constater l’ouverture de la majorité de mon entourage.
Quand vous êtes invités, n’hésitez pas à proposer d’apporter quelque chose ou, pour les soirées où vous savez qu’il n’y aura pas d’option sans viande, grignotez un peu avant et ne soyez pas gêné de vous apporter un petit snack pour passer au travers de la soirée.
Super resto éthiopien à Munich
Et pour ce qui est des sorties au resto entre amis, c’est généralement plutôt facile. Bien sûr, la plupart des endroits proposent des options végés, mais pourquoi pas tester la cuisine du monde? Vous serez sûrement surpris de constater les nombreuses options alléchantes qui s’offrent à vous. Perso, j’ai un faible pour les mini restos thaï, mexicains, africains, indiens… Ok peut-être aussi la cuisine marocaine. Bref, c’est pas le choix qui manque!
Sinon, pourquoi ne pas faire essayer les restos végés à vos copains? Il y en a dans toutes les plus ou moins grandes villes et tous ceux que j’ai essayés m’ont rapidement conquise. Je me fais un point d’honneur à faire découvrir ces endroits, souvent déjà super populaires. Jusqu’à présent je dois dire que j’ai une fiche parfaite, personne n’a jamais été déçu, bien au contraire!
Vous connaissez Happy Cow? Il s’agit du site Web idéal (il y a même une application mobile!) pour découvrir les restos et commerces végétariens, végétaliens et « veg-friendly » de votre ville. Ce qui est bien c’est qu’il ne se limite pas qu’au Canada et aux États-Unis; je ne pars jamais en voyage sans d’abord jeter un coup d’œil sur Happy Cow!
Puisqu’on parle de végé-ressources qui me sont utiles, je pourrais vous dresser une p’tite liste, tiens tiens. Et pourquoi pas un petit guide des aliments essentiels à avoir dans un garde-manger végé. J’ai du pain sur la planche…
Et vous, vous avez déjà songé à devenir végétariens? Je suis curieuse d’entendre votre avis sur le sujet!
crédit photo: Meaty Vegan
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Bonsoir, je suis végétarienne depuis 17 ans (la moitié de ma vie ^^) et n’ai jamais eu de souci de santé. La pression est parfois forte sur nous, mais ça ne m’a jamais empêché de ne pas manger les animaux. Je préfère ne rien manger que les manger.
La pression a surtout été forte sur moi (je me la suis mise moi-même en fait) quand j’ai eu mon bébé car bébé végétarien bien sûr :) Et bébé en pleine santé aussi :) Même si je reste inquiète, pression de la société ancrée en moi, c’est dommage, mais ça m’aide à être hyper vigilante aussi. Il n’y a pas de guide pour maman de bébé végétarien…
Grossesse parfaite pour moi au fait, sans complément à part le fer comme toutes les femmes.
Pour moi ça a été très facile de devenir végétarienne, c’était une évidence, c’est une évidence, je ne veux pas manger les animaux. Je suis sur la voie du veganisme car la souffrance imposée pour obtenir le lait et les œufs m’est intolérable également. J’ai arrêté depuis longtemps le cuir, la laine et les produits testés sur les animaux, ça c’était facile.
Arrêter le fromage a été plus difficile, mais j’y arrive, sauf dans les plats cuisinés, type pizza du commerce.
Ton blog a l’air très sympas et je reviendrai y faire un tour quand j’aurais un peu de temps.
Alors à bientôt et bienvenue parmi les végétariens. Merci pour les animaux d’avoir fait ce choix :)
Bonjour Sonia!
Je suis d’accord avec toi, la pression sociale peut être forte parfois, c’est pourquoi je trouve important d’être bien sûre de ses arguments et de savoir s’affirmer, question de ne pas se laisser démonter. Je n’ai jamais entendu un réel argument pour la viande, alors qu’il en existe des dizaines pour le végétarisme et le véganisme!
Je dois dire que je suis chanceuse parce que mon copain et la plupart de mes amis m’ont suivie et appuyée. Même que c’est mon chum ces temps-ci qui pousse fort vers le végétalisme! :)
Et pour ce qui est de la santé, quand on adopte une alimentation végé variée, on ne peut qu’être en santé! Moi aussi je prévois rester végé et que mes (futurs) enfants le soient aussi.
Je suis contente que tu aies trouvé le blogue et je t’invite fortement à revenir de temps en temps, et à t’abonner à la page facebook si ce n’est pas déjà fait. J’ai plein de nouvelles idées qui bouillonnent dans mon esprit. Bienvenue! :)
Hé ben, tu viens de m’apprendre que je suis flexitarienne! Depuis plusieurs années en fait, parce que ma conscience ne me permettait plus d’acheter autant de viande. C’est vrai que c’est plus difficile au début, tu ne sais pas trop quoi cuisiner. Mais à un moment, tu connais tes recettes, tu n’as même plus à y penser! En ce moment je cuisine environ 2 plats de viande par semaine. Une bonne moyenne je trouve!
Je ne pense pas que j’aimerais devenir 100 % végétarienne, mais j’essaie de faire le plus attention possible. Acheter de la viande bio quand c’est possible, acheter seulement du poisson qui n’est pas sur la liste rouge de greenpeace, des œufs de poules en liberté (je dois faire mon enquête pour ça, je ne sais pas si je le crois vraiment que les poules courent dans les champs…).
Mais le pire c’est qu’on s’habitue vraiment à manger végé. Quand on était en Inde, on n’a pas mangé de viande pendant un mois parce qu’on était principalement dans des villes saintes où la viande est interdite. Alors au bout d’un mois on avait vraaaiment envie de viande. On s’est commandé une giga assiette tandoori de poulet et de mouton… Et on a eu mal au cœur! C’était bon, mais ben trop gras!
Est-ce qu’il y a beaucoup de végétariens en Allemagne? Parce l’image clichée qu’on a c’est plus saucisse et choucroute!
Je suis contente de lire ton commentaire, parce que je me rappelle qu’à l’université tu cuisinais beaucoup, tu avais toujours des bons lunchs dans les cours et tu m’avais inspirée à en faire autant! À vrai dire on a commencé assez graduellement aussi, exactement comme tu le fais. Et un moment donné j’ai pris la décision de couper complètement. Je suis chanceuse, j’ai trouvé ça facile et j’ai eu le soutien de Martin. Aujourd’hui, on ne se verrait pas retourner en arrière.
On a été tristes de couper le poisson, mais selon des organismes comme Sea Shepherd, en ce moment aucune pêche n’est considérée durable et la situation est vraiment catastrophique, tant du point de vue de l’état des océans que de celui de la qualité des poissons pêchés. Même chose pour les œufs, le terme poule en liberté est malheureusement un peu tiré par les cheveux :( Mais bon, on s’y est habitués et ça ne nous manque plus!
Pour répondre à ta question, les Allemands sont de gros mangeurs de viande, c’est indéniable! Mais justement, j’avais lu qu’il y avait environ 10% de la population qui est végétarienne, comme pour rétorquer à une telle consommation. Et c’est beaucoup de la viande transformée pas appétissante (à mes yeux du moins). Il y a pas mal de restos végés, la plupart des restos affichent fièrement des options véganes et la bouffe bio est vraiment accessible ici. J’ai l’impression que la nourriture est une priorité et non un luxe et les prix sont très bas, c’est génial!