C’est la tête dans les nuages qu’on a quitté Rome à la découverte d’un côté plus rustique de l’Italie. Le trajet d’autobus nous a donné un avant-goût de la beauté pittoresque de la Toscane, région des plus authentiques que le monde moderne n’a pas su dénaturer.
À l’origine, on avait l’intention de faire la tournée des célèbres vignobles toscans, mais on s’est vite rendus compte que ça prend absolument une voiture, faute de service de transport. Jugeant que location d’auto et abus de vin ne font pas bon ménage, on a plutôt opté pour une tournée des villes dans les environs. On n’a pas été déçus et, surtout, on n’a pas manqué de vin!
La Toscane a commencé à se développer au début du dernier millénaire en raison de sa situation géographique avantageuse sur la voie commerciale reliant Rome au reste de l’Europe. Facile de comprendre pourquoi de nombreux pèlerins ont décidé d’y élire domicile.
Il fait toujours beau, les paysages semblent tirés tout droit d’un conte de fées et les sols sont extrêmement fertiles. Je me verrais bien prendre ma retraite sur une petite colline toscane… Mais bon, ça c’est un problème de tantôt.
Colle di Val d’Elsa, la ville du cristal
C’est dans cette jolie petite ville qu’on a établi notre QG pour la semaine, la moins touristique des trois qu’on a visitées, donc un peu plus tranquille pour y vivre quelques jours.
Colle di Val d’Elsa est conçue sur deux niveaux, Colle Alta et Colle Bassa, avec un ascenseur gratuit les reliant. La vieille ville fortifiée, située au niveau supérieur, est sans contredit la partie la plus intéressante. On s’émerveille dès la sortie de l’ascenseur, alors qu’une terrasse offre une vue magnifique sur les environs.
Colle di Val d’Elsa est surtout connue pour son cristal; elle fournit plus de 90 % du cristal italien et plus de 10 % de la production mondiale. Pas mal pour une petite population de 20 000 habitants. Il y a même un musée consacré à cet art à Colle Bassa.
On s’est arrêtés dans une jolie boutique où l’artisan nous a expliqué comment il façonne lui-même le cristal, et comment le différencier du verre. On s’est promis Martin et moi d’y retourner un jour pour chercher des coupes à champagne et une carafe à scotch qui nous faisaient de l’œil.
J’aurais dû prendre des photos, mais j’étais trop gênée. C’est le métier qui rentre.
On a fait un tour rapide de quelques belles petites églises avant de s’installer sur la terrasse d’un café pour profiter du soleil tout en admirant la vue.
Je vous conseille d’ailleurs de toujours vous informer sur le prix du servizio et de bien vérifier votre facture avant de payer. Aussi, dans certains endroits, un simple café vous coûtera le double si vous vous assoyez pour le boire (prix al banco). C’est bon à savoir.
Le plus souvent, on se procurait des ingrédients frais au marché pour se faire un bon souper à l’appartement, toujours avec une bouteille de Chianti, mon vin rouge préféré. Le jour, on se contentait de faire un arrêt rapide pour grignoter une pointe de pizza et un gelato.
Pâtes fraîches avec tomate, ail, basilic et roquette
On s’est tout de même permis une belle soirée au resto. Martin a choisi une pizza quatro formaggi sans savoir que ça impliquait du fromage bleu. Il était un peu sceptique au début, mais il a finalement découvert qu’il aime ça. Moi, pas capable! Heureusement, on avait aussi commandé une spécialité toscane, la chiccha (prononcer kika), qui s’apparente aux tapas espagnols.
Aubergine grillée, bruschetta, croûton et fleur d’ail, confit de poivron, zucchini grillé, pâte feuilletée aux épinards, salade à la ricotta fraîche (rien à voir avec celle qu’on trouve à l’épicerie) et au coulis de balsamique et, enfin, salade d’orge. Un pur délice! Et tellement facile à reproduire à la maison pour impressionner ses invités ou tout simplement se gâter.
Bref, on s’est bien plu à Colle di Val d’Elsa. C’est l’endroit parfait pour passer une journée tranquille sans grande affluence touristique, surtout en comparaison avec Sienne et San Gimignano.
San Gimignano, la ville des tours
Piazza della Cisterna et son puits datant du 13e siècle
Un peu plus tôt, j’ai dit qu’il fait toujours beau en Toscane. Eh bien, j’ai parlé trop vite. Sitôt sortis de l’autobus qui nous a menés à San Gimignano, il s’est mis à pleuvoir des cordes. Une belle averse qui a duré plus d’une heure. Réfugiés dans un café, on allait abandonner tout espoir quand le soleil a enfin décidé de se pointer le bout du nez.
Les gens viennent d’un peu partout pour visiter cette superbe ville classée à l’UNESCO. À partir de Florence, plusieurs agences de tourisme proposent des excursions d’une journée, incluant généralement une visite de vignoble. Parce que tout le monde aime le vin.
San Gimignano a conservé son charme d’autrefois, tout en se parant de boutiques artisanales et de restaurants chics. Des 75 tours construites autrefois par les familles nobles qui y régnaient, il n’en reste aujourd’hui que 14.
Pour les jours de pluie, ou si vous avez tout simplement le goût de visiter autre chose que des églises, San Gimignano propose un musée médiéval de la torture. Perso, je trouvais ça un peu trop morbide, sachant que de vraies personnes ont subi ces sévices, mais j’imagine que ça peut satisfaire la curiosité de certains.
On peut dire que, parmi les trois villes sur notre itinéraire, celle des tours a été notre coup de cœur. Pas pour rien que les gens accourent de partout pour la voir. C’est aussi là qu’on a appris une leçon importante : toujours apporter le parapluie, juste au cas.
Siena, ville du Palio
On est arrivés à Sienne au lendemain du Palio, une course à cheval qui se tient en pleine ville sur la place principale, Piazza del Campo, recouverte d’une épaisse couche de sable pour l’occasion. Disons que ça sentait l’étable. Ça me rappelait mon enfance sur la ferme.
Assister au Palio aurait pu être excitant, mais on l’a manqué de peu. C’est peut-être pour le mieux… Pour vous donner une idée, deux fois par année, 40 000 personnes s’entassent au milieu de la place principale pour voir la course qui se déroule autour d’eux. 40 000 personnes prises en otages tant que l’action n’est pas terminée. Du haut de mes 5 pieds 3 pouces, je n’aurais sûrement pas vu grand-chose de toute façon.
Après avoir entendu tant de louanges à propos de Sienne, mes attentes étaient élevées. Peut-être un peu trop. J’ai même sorti ma robe préférée pour l’occasion. Comparée à Colle di Val d’Elsa et à San Gimignano, si typiques et charmantes, je n’ai pas particulièrement apprécié les rues commerciales bondées que les touristes doivent partager avec les voitures et les mobylettes. Plutôt décevant.
C’est tout de même une très belle ville riche en histoire. On peut se procurer une passe OPA, qui offre accès à la cathédrale (il duomo) et aux bâtiments adjacents, dont le baptistère et la crypte.
On a préféré faire la visite du Palazzio Publicco et de sa tour, la Torre del Mangia, qui nous a offert une incroyable vue à 360° sur la ville et ses environs. Il le fallait, parce qu’après avoir gravi 400 marches, on n’était pas prêts à rentrer bredouilles.
Achevée en 1348, la tour du campanile, du haut de ses 102 mètres, a été érigée pour surpasser celle de Florence, grande rivale de Sienne. Elle se méritait d’ailleurs le titre de plus haute structure du pays à l’époque. Au final, c’est tout de même Florence qui a eu le dessus, et Sienne a dû se soumettre à son contrôle en 1555.
Le Palazzio Publicco au pied de la tour a été construit entre le 13e et le 14e siècle dans le style gothique siennois pour accueillir le gouvernement provincial. Pour une rare fois, c’est un musée qui a été le point fort de notre journée. On a vraiment aimé découvrir la suite de pièces ornées de fresques relatant l’histoire siennoise.
On a vu tant de belles choses en Toscane, et pourtant il en reste tant à voir! On est incapables de quitter un endroit sans se prévoir des plans pour notre prochaine visite. On se disait qu’on aimerait bien revenir essayer l’agrotourisme ou le WWOOFING pour goûter à la vie authentique de la campagne toscane. Le plus tôt sera le mieux.
Pour le moment, la capitale de la Toscane nous attend. En route vers Florence!
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